La Loire Atlantique constitue un département particulièrement riche en marais intérieurs (Grande Brière, lac de Grand-Lieu, Marais Breton et de la Loire,…). La vallée de l’Erdre représente l’un des maillons de ce vaste ensemble de zones humides. Elle offre une remarquable diversité faunistique, floristique ainsi qu’une grande variété de milieux humides : forêts alluviales, roselières marécageuses plus ou moins envahies par la saulaie, prairies inondables, tourbières, …
La Faune
Les zones humides offrent à une multitude d’animaux, des conditions privilégiées indispensables à leur survie : des gîtes d’hivernage et d’estivage, des lieux de reproduction et de repos pour les migrateurs et une nourriture abondante.
De part la diversité de ses habitats (plans d’eau, roselières, …), la vallée de l’Erdre est un secteur ornithologique particulièrement riche : plus de 200 espèces d’oiseaux nicheurs, migrateurs et hivernants, ont été recensées sur les marais endigués de Mazerolles depuis plus de vingt ans, dont 50 % sont inféodées aux milieux humides : bécassines, vanneaux, sarcelles, …
L’intérêt piscicole de l’Erdre et de ses marais est également significatif : 29 espèces de poissons répertoriées ; les prairies humides servent de frayères à la faune piscicole, dont le brochet. Ce sont des lieux de ponte puis de croissance de première importance pour les alevins.
Les mammifères tels que la loutre d’Europe, espèce emblématique de ce territoire, côtoie le campagnol amphibie (espèce d’intérêt patrimonial), sur les bords de l’Erdre et de ses affluents. Elle réoccupe prioritairement les vastes marais centraux pour leur quiétude et leur impénétrabilité ainsi que la rivière (forêt alluviale), dont les caractéristiques hydrauliques et piscicoles lui sont actuellement favorables.
Une végétation exubérante se développe dans les zones humides, avec comme particularité d’apprécier de forts taux d’humidité. Les chiffres, les noms étranges ou évocateurs de quelques espèces laissent rêveurs…
Ainsi, les tourbières abritent de nombreuses espèces remarquables telle la Drosera, protégée au niveau national et capable de retenir à la surface de ses feuilles, en les engluant, de petits insectes dont elle digère et assimile les protéines indispensables à sa croissance.
30 % des espèces végétales rares et menacées en France, sont inféodées aux milieux humides. Cette végétation est une composante essentielle de ces zones et permet très souvent de les identifier et de les délimiter. Ainsi, la présence de joncs ou de laîches (carex) témoigne très souvent de la présence de prairies humides régulièrement gorgées d’eau. Relativement communes, ces prairies peuvent abriter certaines espèces patrimoniales comme la Fritillaire pintade ou l’orchis à fleurs lâches.
Les roselières, avec leurs écrans de roseaux (massettes, phragmites, …), servent d’abri à de nombreuses espèces animales. Ce sont également des stations privilégiées de la gesse des marais et de la renoncule grande douve, ou du calamagnostis. Elles constituent un intéressant réservoir botanique pour ces espèces en voie de disparition dans de nombreux sites.
Les forêts alluviales à aulnes, nettement inondables, sont présentes en bordure de l’Erdre, à la faveur de bras morts et aux exutoires des principaux affluents. Elles sont caractérisées par une strate arborée exclusivement à aulnes et par un sous-bois dominé par les grandes fougères marécageuses : osmonde royale, fougère des marais, touradons de carex et iris ; quelques ombellifères sont également présentes comme le peucedan des marais et l’angélique des bois.
Les Milieux remarquables
Quelques types d’habitats :
La ripisylve est constituée d’une bande de végétation plus ou moins continue et dense, qui s’étend le long des berges des cours d’eau (aulne, saule, iris jaune, carex,…). La forêt alluviale et le boisement humide sont des formations arborées installées en fond de vallée inondable et dans les marais abandonnés (aulnaie, saulaie, boulaie, …). Le boisement sec est localisé en bordure de zone humide et sur les coteaux, sous forme de petit boisement (chênaie, châtaigneraie, …) ou bien d’un réseau bocager quelquefois entretenu.
La mégaphorbiaie est caractérisée par une végétation herbacée haute et hétérogène qui s’installe le plus souvent à la place de la prairie humide en fond de vallée à la suite d’une déprise agricole et qui évolue progressivement en zone boisée (saulaie).
La roselière constitue un habitat de reproduction et de nourrissage essentiel pour l’avifaune ; on la retrouve sur de vastes étendues dans les marais dominés par le phragmite, la baldingère, …
La prairie humide est caractérisée par un engorgement du sol en eau temporaire par remontée de la nappe phréatique et inondation par des eaux de surface. La fauche et/ou le pâturage permettent l’entretien de ces prairies.
La tourbière se forme souvent au niveau de dépressions localisées du relief. La tourbe, couche de matière organique, ne se dégrade pas du fait de l’engorgement total et permanent du sol.
Le plan d’eau, de taille et de profondeur très variables, est caractérisé par des herbiers aquatiques servant de support de ponte et de zone refuge pour la faune piscicole. Il est menacé par la prolifération des espèces invasives exotiques (jussie, …).
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