Des aménagements sur le ruisseau de la Ménardais pour restaurer ses fonctionnalités écologiques
Le 13 novembre dernier, Nantes Métropole a présenté les différentes étapes des travaux de restauration engagés sur le ruisseau de la Ménardais, un affluent du Gesvres, qui traverse le cimetière-parc et le golf de Nantes-Erdre. Ce ruisseau marque également la frontière communale entre plusieurs communes : Treillières et La Chapelle-sur-Erdre sur la rive gauche et Nantes sur la rive droite. Principalement alimenté par les eaux pluviales du lotissement du Bois Raguenet et de la ZAC Ragon, situés sur la rive gauche, le site se trouve en tête de bassin versant. Toutefois, des aménagements humains ont considérablement modifié le cours d’eau, perturbant ainsi sa dynamique.
L’objectif principal des travaux est la restauration écologique du ruisseau de la Ménardais, afin d’atteindre un bon état écologique conforme à la Directive Cadre sur l’Eau. Les aménagements sur le ruisseau permettent à la fois :
- de reconquérir la biodiversité sur le bassin du Gesvres, restaurer la diversité des espèces, des habitats et des écosystèmes ;
- de préserver la qualité de vie des usagers et de maintenir les usages actuels du golf, tout en aménageant un paysage différent ;
- de restaurer les fonctionnalités écologiques du ruisseau, renforcer sa capacité d’auto-épuration, diversifier les habitats naturels et rétablir les corridors biologiques et sédimentaires ;
- de restaurer les zones humides connectées au ruisseau, qui jouent un rôle essentiel en période de crues et d’assèchement.
L’opération s’est déroulée en deux phases. En 2024, les travaux d’aménagement concernent la création d’un bras de contournement afin de déconnecter le plan d’eau principal utilisé pour l’arrosage du Golf Nantes-Erdre et l’effacement d’un plan d’eau en amont pour permettre de restaurer le bon état écologique du milieu. En 2023, la première phase des travaux dans le secteur du Golf de l’Erdre et du cimetière-parc à Nantes a permis de restaurer le ruisseau sur 1,7 kilomètre et de recréer 0,6 hectare de zone humide aux alentours. Le ruisseau a été entièrement déplacé afin de permettre une reconnexion avec cette zone humide. Des travaux de restauration du ruisseau dans le golf ont également été réalisés en supprimant deux retenues d’eau. Ces travaux, inscrits dans le Contrat Territorial Eau de l’Erdre, ont été financés conjointement par la Métropole, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, la Région des Pays de la Loire et le Département de Loire-Atlantique.
Pour Jean-Sébastien Guitton, vice-président de Nantes Métropole délégué au cycle de l’eau et à la biodiversité, et membre du bureau de l’Edenn « la restauration de nos milieux aquatiques, cours d’eau et zones humides, sur le territoire métropolitain est l’un de nos axes forts sur le mandat. Nous avons ainsi débuté en 2022 la restauration de 3 affluents de l’Erdre afin qu’ils retrouvent un bon état écologique et que la faune locale puisse s’y développer. Face au dérèglement climatique, dont les effets ne sont plus à démontrer, ces aménagements sont aussi bénéfiques pour l’activité humaine, notamment en atténuant l’effet des crues et des sécheresses sur ces cours d’eau. Les travaux réalisés sur la Ménardais, affluent du Gesvres, vont dans ce sens et ont permis de restaurer le ruisseau sur 2 km et en recréant 0.6 hectare de zone humide pour plus de biodiversité et une eau de meilleure qualité ».
Pour Mahel COPPEY, Présidente de l’Edenn « Ces travaux illustrent parfaitement l’approche multithématique que porte le Contrat Territorial Eau de l’Erdre, qui fédère les acteurs de l’eau autour d’un objectif commun : restaurer le bon état de nos cours d’eau. Cette opération de restauration combine un travail sur la morphologie du cours d’eau, la restauration des berges, et la reconstitution des zones humides attenantes, le tout dans une démarche globale de reconquête écologique du ruisseau. C’est en mobilisant plusieurs leviers et en mutualisant les efforts que nous pourrons améliorer la qualité de l’eau et la résilience des milieux aquatiques de notre territoire. La réussite de ce projet repose aussi sur une approche concertée, conciliant les enjeux environnementaux avec la pérennité des activités économiques voisines. C’est enfin une illustration de la dynamique de coopération qui unit les partenaires du Contrat Territorial Eau sur l’ensemble du bassin versant. »
D’autres projets de restauration sur des affluents de l’Erdre
Des travaux d’aménagement sur le cours d’eau du Charbonneau… Le cours d’eau du Charbonneau, principalement situé sur la commune de Carquefou, prend sa source au lieu-dit « La Vincendière ». Il est alimenté par deux affluents principaux : le ruisseau de Vivère et le ruisseau du Housseau (également connu sous le nom de ruisseau de l’Étang Blanc). Sur les 28 km du cours d’eau, 22 km étaient dégradés avant ces travaux, dont 14 km artificialisés. Ce projet de restauration du Charbonneau, programmé sur six ans, vise ainsi à atteindre le bon état écologique du cours d’eau. En plus des 3,5 km déjà restaurés précédemment, cette année, le Charbonneau a retrouvé sa liberté grâce à la suppression d’un lit et de berges bétonnés. À cet endroit, le ruisseau a été restauré sur 1 km avec :
… et sur le cours d’eau du Gesvres à La Chapelle-sur-Erdre Le Gesvres et ses affluents traversent les communes de Vigneux-de-Bretagne, Treillières, La Chapelle-sur-Erdre et Nantes. Un programme d’actions, porté sur six ans par la Communauté de communes Erdre et Gesvres et Nantes Métropole, est en cours. En 2024, après des travaux sur la ripisylve avec du bûcheronnage, les travaux réalisés par Nantes Métropole comprennent 1,5 km de restauration du lit mineur au lieu-dit Le Saz, pour redonner au cours d’eau sa dynamique et ses fonctionnalités, et recréer des habitats favorables pour la truite fario. |