Depuis janvier 2024, Christine Chevalier et Nathalie Leblanc président le site Natura 2000 des Marais de l’Erdre. « Nous avons souhaité exercer ce mandat en co-présidence pour mettre en commun nos complémentarités, la connaissance de nos territoires et l’énergie de nos convictions », témoignent les co-présidentes. Elles sont respectivement élues à la communauté de communes d’Erdre et Gesvres et à Nantes Métropole. Fin mai 2024, c’est au tour d’André Raitière, élu de la communauté de communes du Pays d’Ancenis, de prendre la présidence du site Natura 2000 des étangs de Vioreau et de la Provostière.
Les présidentes et président de sites Natura assument également des responsabilités à l’échelle de leur commune, leur intercommunalité et à l’Edenn. Ce nouveau mandat répond au fort besoin de transversalité sur les enjeux de l’eau et de biodiversité qui dépassent les frontières des communes. A l’occasion de la seconde édition des Rencontres des élu.es Natura 2000 en Pays de la Loire organisée par le PETR Pays Vallée du Loir et le Conseil Régional, Christine Chevalier témoigne de l’intérêt d’une gouvernance partagée pour le COPIL des Marais de l’Erdre. Entretien.
Mme Chevalier, pouvez-vous nous expliquer pourquoi et comment est née l’idée d’une co-présidence pour la gestion de ce site Natura 2000 ?
Suite à la démission de l’ancien président du COPIL Natura 2000 de ses fonctions électives communales en 2023, un renouvellement de la gouvernance du site a été programmé lors du COPIL du 12 janvier 2024 à La Chapelle-sur-Erdre. Le syndicat mixte Edenn a proposé une candidature d’un ou une élu(e) membre de l’Edenn, d’une commune et d’une EPCI du site Natura 2000 pour mieux appréhender les enjeux environnementaux locaux. Par la suite, les élus-candidats ont formulé une demande de co-présidence pour une meilleure représentativité territoriale et pour gérer la charge de travail associée aux autres mandats.
Quelles ont été les principales motivations derrière cette décision de co-présidence ?
L’attachement aux enjeux écologiques du territoire, accentués par le réchauffement climatique, et la nécessité d’une approche transversale des questions de biodiversité et d’eau sur ce territoire. En tant qu’élues investies à l’Edenn sur les enjeux d’amélioration du bon état de l’Erdre et de ses affluents, nous savons combien la biodiversité des habitats naturels humides dépend de la qualité des eaux et de la bonne santé des rivières.
Pouvez-vous nous expliquer les étapes clés de la mise en place de la co-présidence et les avantages, défis, et influences observés depuis son instauration ?
Tout a commencé par des discussions en comité syndical Edenn sur les candidatures, poursuivis par des échanges avec les services de la Région et de l’État, la consultation des autres structures membres du COPIL, la rencontre des candidats avec Jean-Luc Maisonneuve, l’animateur Natura 2000, l’organisation du COPIL avec les services de la Région Pays de la Loire, et enfin, l’élection lors du COPIL. C’est une démarche véritablement concertée !
Parmi les avantages de ce mode de gouvernance, nous observons déjà que cela relance une nouvelle dynamique qui se traduit notamment par le projet d’extension du périmètre Natura 2000. Cela permet d’acquérir de nouvelles compétences en biodiversité, de se répartir les tâches et le travail et d’enrichir les échanges lors des réunions de travail. Parmi les défis de cette organisation, il nous faudra être vigilantes au maintien de cette dynamique sur le long terme et à pérenniser le partage des informations et la communication entre nous. Actuellement, tout est mis en commun et le travail d’équipe est privilégié.
Pensez-vous que le modèle de co-présidence pourrait être appliqué à d’autres sites Natura 2000, et quelles sont les prochaines étapes pour pérenniser et améliorer cette co-présidence ?
Chaque site doit trouver le mode de gouvernance le mieux adapté à ses caractéristiques et à la disponibilité des élus. Pour maintenir et pérenniser cette dynamique, des sorties de terrain sont entreprises, des réunions de travail avec l’animateur Natura 2000 sont organisées tous les trois mois, et un séminaire de l’Edenn avec les autres élus du syndicat est organisé annuellement. Et cela fonctionne, car depuis l’instauration de la co-présidence, nous avons observé une meilleure collaboration et communication, notamment grâce aux réunions de travail régulières et à l’envoi d’un tableau de suivi des missions. Si j’avais un conseil à donner aux autres élus qui souhaiteraient mettre en œuvre ce type de gouvernance, ce serait de bien appréhender et anticiper l’étape des candidatures, en particulier la phase d’information préalable des élus potentiellement intéressés et la phase d’accord définitif.
Photo : Agnes Roger
Plus d’information sur la démarche Natura 2000 : lien vers la Feuille de l’Erdre